Dans la photographie de Pierre René-Worms c'est le glissement d'une histoire musicale mais aussi sociale qui apparaît: du milieu des années 70 à la fin des années 80. Des territoires qui se dessinent en parallèle et s'alimentent. Si l'on connaît surtout ses photos de rock et sa fidèle collaboration avec Etienne Daho, c'est sur le continent africain qu'il passe le plus de temps depuis 1978.
Dans ses images se dévoilent les paysages d'un monde en mutation: Salif Keïta milite à la Fête de L’Humanité pour la libération de Nelson Mandela; Vivienne Westwood défile chez Angelina devant des journalistes anglais atterrés; Carte de Séjour est à la Bastille pour Touche pas à mon pote de SOS Racisme. La lecture de ses photos nous permet d'entre apercevoir une histoire où se croisent des figures aussi différentes que Georges Marchais et Miriam Makeba.
Pierre se glisse dans la vie quotidienne des musicien.ne.s, de la loge de concierge du théâtre Mogador avec les B-52's, à un ring londonien avec Ron Mael, le chanteur des Sparks en passant par l'appartement d’Etienne Daho à Paris où il capte les moments partagés avec Elli Medeiros. Sa photo est celle de la découverte d’une société émergente et elle se conjugue souvent au féminin car au fil des scènes et des bars, il montre la place importante qu’ont occupée les femmes dans cette période post-punk. Au fil des images, on redécouvre des musiciennes comme les Raincoats, The Slits, Nina Hagen, Chrissie Hynde, Grace Jones, Marianne Faithfull, et ou encore l’enchanteresse Debbie Harry.